Ecriture

Poème – « Je voudrais pas mourir sans… »

Aujourd’hui, toujours dans l’itinéraire « Histoire de listes », il s’agit de faire une liste d’inventions qui sorte de notre propre imagination. Pour cela, Faly Stachak cite en exemple une proposition de Boris Vian « je voudrais pas mourir sans qu’on ait inventé… », tiré de son livre de poème Je voudrais pas crever, Le livre de poche, 1997.

Ecriture poème papillon nature
Poème, quand l’écriture a des airs de papillon et que les mots s’apprêtent à s’envoler (Crédit photo Pixabay / Idearriba)

Comme tous les matins et comme d’habitude, avant de me mettre à mon exercice d’écriture – il est 06:18 du matin – je fais un petit tour sur la terrasse.
Il fait encore nuit.
Pour l’heure, le soleil est sur d’autres cieux et viendra seulement éclairer Tanger de ses premières lueurs dans… peut-être quinze ou vingt minutes.
Vénus, l’étoile du berger est là, toujours au rendez-vous, au même endroit, suspendu dans le ciel, toujours aussi brillante.
La lune quant à elle n’est plus à ma vue, depuis avant-hier d’ailleurs… Et la dernière fois que j’ai pu la saluer, c’était lundi dernier, elle était à sa dernière phase décroissante – il restait une fine portion visible sur la partie inférieure. Puis, située juste en dessous de Vénus, on aurait dit que la lune s’apprêtait à la recevoir dans son croissant concave si jamais la planète tellurique venait à tomber. Le tableau était simplement magnifique.

Les yeux fermés, je fais quelques respirations. Inspirer, je sens l’air frais entrer dans les narines. Et expirer, je sens l’air chaud sortir par les mêmes orifices. Hummm… Sourire aux lèvres. 
C’est le calme total… Déjà depuis quatre jours, plus aucun piaillement de petits oiseaux, plus aucun vol ni de pigeons ni de mouettes dans le ciel. Mais des mouettes, j’en aperçois quelques silhouettes. Elles sont alignées et immobiles sur la flèche d’une grue, plantée à une centaine de mètres de mon immeuble.
En remontant à nouveau le regard, cette fois-ci vers la voûte céleste, j’aperçois encore plus d’étoiles qu’hier. Et, oooh surprise ! Mais, n’est-ce pas Orion ? Les trois étoiles alignées… Et non loin, la Grande Ourse ! Superbe ! C’est la première fois depuis longtemps que je les distingue de nouveau. Rien que de voir ces constellations et rester là à les contempler cinq minutes durant, ça vaut le coup de se lever tôt, non ?
Un bruit me fait sortir la tête des étoiles. Un bruit de pieds de chaises que l’on traîne. C’est le serveur du café de l’immeuble d’en face qui commence à faire sa mise en place. Oui, il y a des gens très matinaux ici. Le jour n’est pas encore levé mais l’heure, c’est l’heure. Il faut être prêt à accueillir les premiers clients. Ils ne vont pas tarder à venir s’installer sur la terrasse pour apprécier la première tasse de café du jour, une fois que le soleil aura pointé le bout de son nez.
Sur cette scène, je ne m’attarde pas plus. Il est temps de prendre la plume.

Comme je l’ai écrit plus haut, cet exercice consiste à reprendre la proposition « je voudrais pas mourir sans qu’on ait inventé… » et d’y associer sa liste d’inventions en vers.

Allons-y !

Poème – « je voudrais pas mourir sans qu’on ait inventé… »

Je voudrais pas mourir sans qu’on ait inventé
La fontaine à eau intarissable
Les flux d’énergies inépuisables
Les plantes et les arbres éternels
Les désintégrateurs de poubelles
Un liseur de pensée des animaux
L’appareil qui guérit tous les maux
La machine à téléportation humaine
Le produit miracle anti-bedaine (rire… c’est pour la rime)
Non, je voudrais pas mourir sans qu’on ait inventé
Des tableaux intelligents
Et des ventilateurs volants
Des avions sans sons
Et des mangeurs de tourbillons
Voilà certains de mes souhaits
Peut-être en verrais-je se réaliser
Mais le plus grand que je voudrais
Serait celui de vivre à jamais.

J’avoue que pour ce poème, j’ai mis du temps à le rédiger car l’inspiration n’était pas au rendez-vous. L’imagination non plus, d’ailleurs ! Penser m’a fait presque mal à la tête – oui d’accord, j’exagère un peu hi hi. Mais il y a une chose, je ne dois pas être très douée pour ce genre d’exercice : la poésie. La simple prose me va mieux, je trouve. En fait non, je dois être juste un peu fainéante car rédiger un poème, ça coûte du travail à mes neurones… ah ha… Un peu honteux ce que je viens de dire, non ? 
(Houuuu)

Les quinze minutes « légales » n’ont pas été respectées mais ce n’est pas grave. J’ai malgré tout réussi à faire quelques lignes. Ma difficulté, trouver des inventions associées à des allitérations(1) et à des assonances(2) comme suggéré dans l’instruction. Piouf, dur pour moi !

Et vous, une liste poétique, ça vous dit ?

(1) Allitération : répétition des consonnes initiales (et par extension des consonnes intérieures) dans une suite de mots rapprochés. (Définition Le Petit Robert)
(2) Assonance : répétition du même son, spécialement de la voyelle accentuée à la fin de chaque vers. (Définition Le Petit Robert)

4 Comments

  • leti

    je n’ai pas l’esprit tant poétique que le tien, mais bien joué Alina

    Reply
    • AlinaRakotosonBabelon

      Merci beaucoup pour ton joli compliment, Leti ! J’ai encore beaucoup de progrès à faire, cela dit.

      Reply
  • Christine

    Mais si tu es douée pour la poésie Alina ! Ce ne sont pas des rimes « creuses », et c’est très agréable à lire . Je ne me risquerais pas à essayer d’en faire autant…

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    • AlinaRakotosonBabelon

      Oooh merci Christine, c’est gentil et je suis heureuse de lire ça ❤
      Tu devrais essayer je pense, des fois on se surprend soi-même ☺

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