Se parler à soi-même dans sa tête et penser que chaque être humain qui existe fait pareillement. Penser à sa raison d’être mais aussi à la finalité de son éphémère existence. Je suppose que là sont des pensées constantes de tout être humain. Et sans aucun doute, la réflexion de chacun sur ses propres pensées ne sera pas la même.
Cette réflexion m’arrive souvent et devient même de plus en plus récurrente. C’est probablement l’âge avançant qui en est la cause, et l’approche vers l’aboutissement de la vie terrestre qui donne réellement conscience à l’esprit que chacun, nous avons une âme.
Une âme qui nous parle à l’intérieur et nous susurre diverses pensées.
Lorsqu’on est enfant, ce type de pensée n’a pas encore sa place. Ce ne sont pas des préoccupations. On est encore bercé par l’insouciance. A moins d’avoir eu un parcours peut-être « chaotique » à ce âge-là, qui font que les responsabilités s’imposent face à soi et que l’on ne peut les esquiver.
Réflexion sur les pensées d’un autre
Je suis moi, je suis ici et maintenant. Mais… et si j’étais dans la peau de quelqu’un d’autre ?
Dans la peau de la personne avec qui je partage ma vie. De celle de mon époux, de mon enfant, de mon frère, de mon père, de mon amie, de mon collègue, d’un quelconque interlocuteur … Ou d’un tout autre individu – humain ou peut-être aussi animal – qui m’est totalement inconnu mais qui est là. Un individu qui partage ou non le même quartier que moi, la même ville, le même pays, le même continent ; sans nul doute, la même planète.
Ce pauvre hère à l’air miné et abattu, d’une apparence crasseuse. Qui n’a rien d’autre sur le dos que ses habits usés et en loques comme refuge.
Cette élégante et riche dame tout fringante et tout pimpante. Qui semble vivre dans le bonheur tellement elle ne manque de rien matériellement – ou en tout cas, elle a l’air d’être heureuse.
Ce chat qui passe sa vie à manger, jouer et dormir, et ainsi de suite tout le long de sa vie. Si ce n’est à miauler, à ronronner ou à se frotter contre son maître.
Cet oiseau aux ailes déployées qui se laisse emporter par le vent pour un peu de repos, tellement il s’est fait malmener et n’a plus de force pour avancer dans son itinéraire initiale…
Ces fourmis qui trottinent à la queue leu leu. Des êtres miniatures qui pourtant contribuent grandement au cycle de la vie de cet immense univers.
Et si j’étais eux ?
Pendant que je suis là, à ma place à les observer, que peuvent-ils bien avoir dans la tête ? A quoi peuvent-ils bien penser ?
Et si ce pauvre hère, ou cette élégante et riche dame, ou ce chat insoucieux, ou cet oiseau migrateur, ou l’une de ces fourmis travailleuses, était moi ?
Et de cette femme battue, de cet homme alcoolique, de ce jeune drogué, de cet enfant abandonné, ou de ce quelconque être « grand blessé » de la vie… Que peuvent-ils bien avoir dans leur tête, en ce moment même où j’écris ?
Réflexion sur ce que j’aurais pu être
Je suis née dans un pays contrasté comme tant d’autres mais où regrettablement la pauvreté et la corruption sont très criantes. Un pays comme tant d’autres où j’ai eu le privilège de naître dans une famille avec un toit, avec le couvert, avec l’éducation et l’instruction,… avec l’amour entre ses membres.
Peut-être aurais-je vécu dans une nation où la guerre est synonyme de quotidien. Les sentiments de peur et d’angoisse auraient rythmé ma vie et celle des miens.
Peut-être aurais-je vécu dans une nation où tout est opulence et confort. Les sentiments d’insécurité et de manque matériel, je les aurais ignorés.
Peut-être aurais-je vécu dans un lieu où la dite civilisation moderne n’aurait pas encore touché la communauté sociale. Les sentiments de liberté et de respect mutuel entre ses membres auraient été la règle générale.
Et si je n’étais pas moi ?
Et si j’étais née dans un autre pays que Madagascar ? Ou si j’avais vu le jour au sein d’une autre population et d’une autre culture que les miennes ? Quelles réflexions serais-je en train d’avoir sur le monde et l’environnement qui m’entoureraient maintenant ?
Mais la vie est un fleuve au long court, avec ses heureux événements mais également ses « accidents ».
La vision de mes pensées sont plus dans le côté tragique de la vie que dans le côté joyeux en tenant ces propos. Je suis résignée à penser que sur cette terre, il y a un nombre bien plus conséquent de personnes qui vivent dans des drames quotidiens que de personnes qui vivent dans l’épanouissement.
La vie n’est pas toujours juste
Certes, on peut ne pas être aisé mais heureux cependant, peut-on être épanoui quand la plupart du temps on a l’estomac vide, on manque de soins, quand on dort dans la rue ou dans un lieu insalubre, quand on n’a rien à se mettre sur le dos, quand on n’a pas le minimum vital pour vivre dans un confort minimal ?
Quelles pensées peuvent-ils bien avoir ? Quelles pensées dans leur tête sur leur propre vie et sur leur environnement ?
Comme celles-là et ceux-là, comme vous chère lectrice et cher lecteur, je suis simplement un individu qui pense comme tout autre individu parmi les milliards que compte la planète Terre. Qui a sa propre vie, sa propre expérience, ses propres croyances, sa culture, son environnement… bref ses propres pensées et réflexions.
Marie-Laure
Très joli texte Aline où l’on ressent bien ton altruisme… Je me pose souvent ces mêmes questions en me disant que le début de la vie (où nous naissons, dans quel pays et dans quelle famille) est tout de même un point de départ qui va gouverner le déroulement de notre vie… Certains sont donc plus chanceux que d’autres, j’en suis convaincue. On ne peut pas être heureux quand on naît dans la misère… Ou bien fait-on le « choix » inconscient (ou notre âme fait-elle le choix) de naître où nous naissons ? Là c’est un autre sujet, vaste débat ! Bravo à toi