Dans mon article précédent « La liste de mes fantasmes », j’avais cité le fantasme de la petite fée. Ma référence en la matière est la fée Clochette, vous savez le joli petit personnage dans l’histoire de Peter Pan – de l’auteur écossais J.M. Barrie.
Quand j’étais petite, la première fois où j’avais lu ce livre « Peter Pan, ou le garçon qui ne voulait pas grandir« , et que j’avais vu cette petite fée ailée à l’apparence fragile sur une page d’illustration, j’avais tout de suite été charmée. Je devais avoir huit ans à peu près. La Fée Clochette était dessinée de telle sorte que je l’avais trouvée très attachante. Une fée absolument lumineuse, si douce et d’une grande gentillesse. Pourtant elle avait aussi ses défauts. A plusieurs reprises dans l’histoire, elle avait usé de méchancetés par jalousie à l’égard de Wend. Celle qui allait prendre le coeur de son « élu », Peter Pan.
A partir de ce moment, je me rêvais avoir une petite fée comme celle-ci.
Quand j’étais perdue dans mes pensées, je souhaitais vivement qu’une petite fée comme elle sortît de derrière un meuble ou de dessous de mon lit pour se manifester et me surprendre. Le visage en sourire, avec une petite et douce voix, elle s’adresserait à moi : « Ma Lili, je suis là !… Je suis là pour toi ! … Allez viens, prends-moi la main, je t’emmène explorer le monde ! »
Oui, une petite fée !
Qui, grâce à ses pouvoirs magiques pourrait réaliser mes petites fantaisies : m’emmener voler dans le ciel et sauter de nuage en nuage avec une belle sensation de légèreté. Ou me faire découvrir une magnifique forêt pour admirer ses cours d’eau, ses petites cascades et ses grands arbres millénaires tout feuillus, témoin de la grandeur de la nature. Ou encore, me faire retrouver dans un nuage de papillons de toutes les couleurs et voleter à travers champs parmi eux. Bref, me retrouver dans un monde où tout n’est que simplicité mais en même temps, rempli de beauté.
Qui, grâce à sa singularité serait celle à qui je pourrais me confier : lui raconter mes petits secrets et tout ce que je ne pourrais confier qu’à moi-même. Sans avoir peur d’être jugée ni avoir l’appréhension d’être un jour trahie. Je pourrais lui confier mes divers sentiments : de joie et de bonheur, de peine et de tristesse, de regret et de rancoeur. Mes sentiments les plus sombres aussi comme la jalousie ou la haine. Mais heureusement, ceux-ci sommeillent bien profondément en moi. Et je ne souhaite absolument pas les réveiller, je les travaille grâce à l’indifférence.
Un petit être qui m’accompagnerait dans ma vie de tous les jours. Et qui me permettrait d’échapper au monde réel et à ses turpitudes, à chaque fois que j’en éprouverais le besoin.
Un fantasme toujours présent
Ce fantasme ne m’avait jamais quitté de toute mon enfance. Et il s’était même fait ressentir plus fort lorsque j’avais perdu ma mère, à l’âge de treize ans. Un âge où l’on a beaucoup de doutes et l’on se pose beaucoup de questions. Sur qui on est. Comment notre corps se transforme. Quelle place on commence à occuper au sein de la famille et au sein de la société – quand les responsabilités arrivent petit à petit à se faire sentir sur nos épaules. C’est vrai que je n’avais personne à qui me confier réellement.
Et même actuellement, je dois avouer que ce fantasme parmi mes différents autres fantasmes reste toujours très présent dans mon imaginaire. Autant dire que la « présence » de la petite fée ne m’a jamais quitté tout au long de ces années.
Et là, l’expression « garder son âme d’enfant » se vérifie pour moi plus que jamais.
Et vous, avez-vous des fantasmes fantastiques ? ou même des fantasmes plus terre à terre ?
Marie-Laure Babelon
Il faudrait toujours garder son âme d’enfant… Elle nous met dans une sorte de bulle qui nous protège du monde. Joli texte Alina j’aime beaucoup la fée clochette moi aussi 🙂