La flamme de ma mère ne me quitte pas,
elle est en moi à jamais.
J’honore sa mémoire en gardant ma joie de vivre
et c’est le mieux que je puisse faire.
Dans mon précédent article d’histoire de listes « J’ai peur de… », j’ai mentionné parmi mes peurs, celle de la mort.
L’idée de la mort est proche et éloignée à la fois, suivant les âges et les situations.
Un bébé, une vie naissante. Un jeune enfant, l’âge de l’insouciance. Un adolescent, l’âge de la découverte. Un adulte, la fleur de l’âge. Une personne âgée, l’âge de la sagesse.
L’ombre de la mort rôde, prête à effleurer ou à toucher au moment précis où il sera décidé que ce sera l’heure.
Je n’aime pas entendre le son de sirène d’une ambulance qui file dans les rues étroites de la ville, c’est comme une plainte. Un son strident. Un son qui ne se fait pas seulement entendre par l’ouïe. Il résonne dans tout le corps… Il fait frémir le coeur…
Qui s’y trouve cette fois ? Un jeune enfant tombé d’un quelconque étage de son immeuble, et qui par mégarde de l’adulte, avait escaladé le rempart à cause d’une trop grande curiosité ? Une grand-mère qui a son âge, atteinte d’une maladie de vieillesse, et qui n’attend plus qu’une raison pour passer l’arme à gauche et éteindre la flamme qui l’avait animée pendant ces années de bonheur mais peut-être aussi d’amertume, de pleurs, d’aigreur ; et que ne sais-je encore ? Un jeune homme dans la fleur de l’âge victime d’un accident de la route, faute à un autre usager qui n’en avait cure des autres et lui était rentré dedans, comme on voit quasi quotidiennement dans les colonnes faits divers du journal et dans les JT ?
On n’y pense pas toujours mais il est recensé 1,9 décès chaque seconde dans le monde. Je reste malgré tout rassurée car à cette même seconde, il y a 4,41 naissances qui surviennent dans ce même monde. (Chiffres statistiques Planetoscope.com)
Le jour où j’ai appris le décès de ma mère est le jour où la mort est devenue une pensée obsessionnelle. J’avais treize ans. Pas une seule journée ne passe sans que je pense à elle. A elle, ma mère. Mais aussi à elle, la mort.
Le jour où ma mère est partie pour toujours, la présence de la mort s’est ancrée en moi.
Mon coeur garde en mémoire la douleur vive qui l’avait étreinte, comme un poinçon se tord dans la chair et qui avait essayé de m’arracher des larmes sans que celles-ci arrivent de suite à couler sur mes joues. Les gouttes ne voulaient pas passer au-delà du rebord de mes yeux. Comme si elles souhaitaient me faire comprendre que je devais rester forte : « Sois courageuse ! Ne nous laisse pas déborder… », me susurraient-elles. Au bout de plusieurs minutes, après avoir réalisé que la réalité de la mort était bien là et que je n’étais pas dans un rêve, un mauvais rêve…, mes yeux avaient commencé à pleurer. Ma gorge s’était nouée. Je me sentais comme dans un brouillard épais. Mes membres étaient devenus frêles. Pleurer était juste naturel, parce que le coeur est triste. On est en état de choc. Il n’y avait plus à se contrôler. Il fallait laisser aller. Pleurer peut soulager le coeur meurtri, même si c’est juste pour un court instant.
Oui, j’ai peur de la mort. Non pas pour moi, mais pour les êtres chers qui restent et pour qui ma présence va manquer. Car pour ma part, mon corps retournera à la terre, et mon âme rejoindra la voûte céleste.
Il n’y qu’une chose à se dire, la mort fait juste partie de la vie.
Marie Laure
oui, c’est ainsi que nous leur rendons honneur, en restant heureux malgré la tristesse et le manque de leur départ…
Très joli texte, très bon moment de lecture.
merci Alina !